Gérard Spies |
Le départ se fait, comme
toujours, un peu trop rapide, même si pour cette fois je me trouve plutôt très
raisonnable. Très rapidement le peloton des 180 inscrits va s’allonger et
chacun va prendre son rythme pour parcourir les six boucles d’environ 17 km de
ce circuit. Nous passons le premier village et sommes accueillis par une foule
qui hurle et sonne la cloche d’une petite chapelle à toute volée. J’ai une
pensée amusée pour les voisins qui souhaiteraient dormir. La
température est douce, environ 10° et je me sens gonflé à bloc sur ces premiers kilomètres. De nuit,
éclairé par ma frontale, je n’apprécie pas encore le paysage, mais garde un bon
tempo pour boucler le premier tour.
Tandis que les suiveurs en vélo
prennent la piste, début du second tour, je récupère une boisson
et une compote auprès de ma compagne, car j’ai fait le choix de ne pas prendre
d’accompagnateur et de m’arrêter suivant mes besoins aux ravitaillements.
Fin du second tour. Je récupère
ma casquette et mes lunettes de soleil. Tout se passe bien, je suis à l’aise,
même si je commence à ressentir qu’il fait déjà bien lourd à cette heure et que
le soleil promet de « taper » dur. Le troisième tour se passe sans
soucis majeur, avec un premier sourire en passant le marathon et un second en
franchissant la mi-course. Pas de
douleur, un moral d’acier, … et un chrono plutôt flatteur. Je ne m’enflamme
pas, car en Ultra , …
J’attaque mon quatrième tour et le soleil est haut dans le ciel et commence à chauffer terriblement. J’entends des pas rapides derrière moi et une parole d’encouragement, c’est le dossard numéro 1 qui me « mange » un tour. Je reconnais Régis Raymond, futur vainqueur de l’épreuve et côte-d’orien comme moi. Je l’encourage avec enthousiasme et cela me requinque un coup. Mais je dois reprendre ma course de vieux centbornard avec ce soleil de plus en plus chaud. Je m’arrête aux ravitaillements, papote quelques secondes avec les bénévoles d’une extrême gentillesse, me rafraîchis sous les brumisateurs et termine mon tour la mine un peu défaite en m’apercevant que la barre des 10 heures restera un rêve inaccessible.
J’attaque mon quatrième tour et le soleil est haut dans le ciel et commence à chauffer terriblement. J’entends des pas rapides derrière moi et une parole d’encouragement, c’est le dossard numéro 1 qui me « mange » un tour. Je reconnais Régis Raymond, futur vainqueur de l’épreuve et côte-d’orien comme moi. Je l’encourage avec enthousiasme et cela me requinque un coup. Mais je dois reprendre ma course de vieux centbornard avec ce soleil de plus en plus chaud. Je m’arrête aux ravitaillements, papote quelques secondes avec les bénévoles d’une extrême gentillesse, me rafraîchis sous les brumisateurs et termine mon tour la mine un peu défaite en m’apercevant que la barre des 10 heures restera un rêve inaccessible.
Mais je chasse rapidement ces mauvaises
pensées et débute mon avant-dernier tour en me disant que celui-là terminé, il
n’en restera qu’un, le plus beau !!! Je n’ai mal nulle part, mais cette
grande chaleur m’a épuisé et je pense à ma « belle mécanique » si
bien affutée par ces séances d’entraînement spécifiques, mais maintenant déréglée,
car d’un beau turbo diesel, le soleil a fait fondre le turbo et je n’ai plus
que le diesel !!! En souriant de mes pensées, je passe le 75ème kilomètre,
mais le vent se lève et des rafales ralentissent encore ma progression.
Un sourire au bénévole sur la
ligne d’arrivée qui me signale qu’il me reste un tour (je les avais comptés
aussi !!!) et me voici dans la « dernière ligne droite » de près
de 17 km pour devenir pour la cinquième fois centbornard. Les conditions sont
les mêmes : chaleur et vent, je décide de terminer gentiment, en oubliant
toute idée de chrono et en savourant le plaisir d’être là en ce moment et
d’avoir la chance de pouvoir participer à de telles courses. Un dernier mot
aimable échangé à chaque ravitaillement et me voici dans les deux derniers
kilomètres que je me surprends à courir de plus en plus vite. Il ne reste plus
que 100 mètres que je cours sous les encouragements des spectateurs, du
speaker. L’émotion est toujours aussi forte lorsque je passe la ligne d’arrivée
et comme je suis malgré tout un « compétiteur », je suis heureux de
ma 58ème place en 11h12’57 ‘’. Un petit bisou à ma compagne,
heureuse de constater que je termine sans aucun bobo, je n’ai mal nulle part,
je ne boite pas, aucun frottement, le premier « état des lieux » est
positif. Je passe rapidement sous la douche et discute avec un autre finisher
et un abandon. Puis nous nous dirigeons vers la restauration, car même si je
n’ai pas grand appétit, il faut bien recharger un peu les batteries, tout en
refaisant la course !!!
Un grand merci à l’organisation
pour cette course qui devrait accueillir l’an prochain les Championnats de France. Pour ma part,
j’ai assuré que c’était mon dernier 100 km, … tiendrais-je parole ?