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Ultra Marathon France : une association, une revue, un blog, un club

mardi 17 juin 2014

Gérard était aux 100 Km de Chavagnes-en-Paillers

Gérard Spies
Après quelques jours  de vacances en Vendée et en famille (Puy du Fou, balades et visites des hauts lieux locaux), sans oublier une bonne hydratation pour ne pas gâcher, en quelques jours, la bonne préparation de ce 100 kilomètres, me voici au départ, à 5 heures du matin, à Chavagnes-en- Paillers pour mon cinquième 100 bornes. Après quatre fois Millau dont un temps de 9h56 en 2007, je pensais que sur un cent bornes « plat », je pourrais effacer mon 11h14 de Millau 2013 et me rapprocher de la barre des 10 heures, alors que je ne suis qu’à quelques mois de la barre des … V3.
Le départ se fait, comme toujours, un peu trop rapide, même si pour cette fois je me trouve plutôt très raisonnable. Très rapidement le peloton des 180 inscrits va s’allonger et chacun va prendre son rythme pour parcourir les six boucles d’environ 17 km de ce circuit. Nous passons le premier village et sommes accueillis par une foule qui hurle et sonne la cloche d’une petite chapelle à toute volée. J’ai une pensée amusée pour les voisins qui souhaiteraient dormir. La température est douce, environ 10° et je me sens gonflé à bloc sur ces premiers kilomètres. De nuit, éclairé par ma frontale, je n’apprécie pas encore le paysage, mais garde un bon tempo pour boucler le premier tour.     
Tandis que les suiveurs en vélo prennent la piste, début du second tour, je récupère une boisson et une compote auprès de ma compagne, car j’ai fait le choix de ne pas prendre d’accompagnateur et de m’arrêter suivant mes besoins aux ravitaillements.

Fin du second tour. Je récupère ma casquette et mes lunettes de soleil. Tout se passe bien, je suis à l’aise, même si je commence à ressentir qu’il fait déjà bien lourd à cette heure et que le soleil promet de « taper » dur. Le troisième tour se passe sans soucis majeur, avec un premier sourire en passant le marathon et un second en franchissant  la mi-course. Pas de douleur, un moral d’acier, … et un chrono plutôt flatteur. Je ne m’enflamme pas, car en Ultra , …
J’attaque mon quatrième tour et le soleil est haut dans le ciel et commence à chauffer terriblement. J’entends des pas rapides derrière moi et une parole d’encouragement, c’est le dossard numéro 1 qui me « mange » un tour. Je reconnais Régis Raymond, futur vainqueur de l’épreuve et côte-d’orien comme moi. Je l’encourage avec enthousiasme et cela me requinque un coup. Mais je dois reprendre ma course de vieux centbornard avec ce soleil de plus en plus chaud. Je m’arrête aux ravitaillements, papote quelques secondes avec les bénévoles d’une extrême gentillesse, me rafraîchis  sous les brumisateurs et termine mon tour la mine un peu défaite en m’apercevant que la barre des 10 heures restera un rêve inaccessible.
Mais je chasse rapidement ces mauvaises pensées et débute mon avant-dernier tour en me disant que celui-là terminé, il n’en restera qu’un, le plus beau !!! Je n’ai mal nulle part, mais cette grande chaleur m’a épuisé et je pense à ma « belle mécanique » si bien affutée par ces séances d’entraînement spécifiques, mais maintenant déréglée, car d’un beau turbo diesel, le soleil a fait fondre le turbo et je n’ai plus que le diesel !!! En souriant de mes pensées, je passe le 75ème kilomètre, mais le vent se lève et des rafales ralentissent encore ma progression.
Un sourire au bénévole sur la ligne d’arrivée qui me signale qu’il me reste un tour (je les avais comptés aussi !!!) et me voici dans la « dernière ligne droite » de près de 17 km pour devenir pour la cinquième fois centbornard. Les conditions sont les mêmes : chaleur et vent, je décide de terminer gentiment, en oubliant toute idée de chrono et en savourant le plaisir d’être là en ce moment et d’avoir la chance de pouvoir participer à de telles courses. Un dernier mot aimable échangé à chaque ravitaillement et me voici dans les deux derniers kilomètres que je me surprends à courir de plus en plus vite. Il ne reste plus que 100 mètres que je cours sous les encouragements des spectateurs, du speaker. L’émotion est toujours aussi forte lorsque je passe la ligne d’arrivée et comme je suis malgré tout un « compétiteur », je suis heureux de ma 58ème place en 11h12’57 ‘’. Un petit bisou à ma compagne, heureuse de constater que je termine sans aucun bobo, je n’ai mal nulle part, je ne boite pas, aucun frottement, le premier « état des lieux » est positif. Je passe rapidement sous la douche et discute avec un autre finisher et un abandon. Puis nous nous dirigeons vers la restauration, car même si je n’ai pas grand appétit, il faut bien recharger un peu les batteries, tout en refaisant la course !!!
Un grand merci à l’organisation pour cette course qui devrait accueillir l’an prochain  les Championnats de France. Pour ma part, j’ai assuré que c’était mon dernier 100 km, … tiendrais-je parole ?